C'est le premier long métrage
que Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet ont réalisé ensemble. Pourtant, ils
avaient déjà écrit le scénario de "La Cité des Enfants Perdus",
mais par manque de budget, ils ont dû le repousser.
L'idée de Delicatessen
est partit d'une expérience
personnelle de Jean-Pierre Jeunet. Il habitait au-dessus d'une charcuterie et
chaque matin il entendait des coups de hachoir. Puis un jour, sa compagne,
ironique, imagina que les locataires y passaient aussi, et que ça allait bientôt
être leur tour ! Marc Caro fut enthousiasmé par ce point de départ et trouva
aussitôt le titre Delicatessen. Les deux hommes se mirent
rapidement au travail et échafaudèrent le scénario. Marc Caro venait de la
bande dessinée, par habitude et pour gagner du temps sur le tournage, ils élaborèrent
un story-board, mise en dessin du scénario.
Pour le vendre aux États-Unis,
le film a été distribué par Miramax qui avait rajouté sur la bande annonce
avec l'accord de celui-ci : "Terry Gilliam présente".
Pour leur première réalisation
ils ont réussi a obtenir un budget assez important pour une première œuvre à
savoir 3.81 millions d’euros
L’atmosphère unique qui
se dégage de ce film est en grande partie dut aux talent de ses interprètes
qui ont tous une particularité :
Louison
(Dominique
Pinon)
Artiste de cirque qui, ayant perdu son partenaire (un singe, dévoré par
des affamés), débarque à la boucherie dans l'espoir d'obtenir un nouvel
emploi.
Julie
Clapet (Marie-Laure Dougnac)
Fille du
boucher. Joue du violoncelle. Tombe amoureuse de Louison ; elle ira chercher
l'aide des Troglodytes dans le but de le sauver des mains charcutières de son père.
M.
Clapet (Jean-Claude Dreyfus)
Le
boucher. Il tient tout le monde à sa botte car il est l'unique espoir de survie
des habitants de l'immeuble. Il passe des petites annonces dans les journaux
afin d'engager des inconnus pour 'travaux divers'... mais surtout dans l'idée
d'alimenter son garde-manger.
Mlle
Plusse (Karin Viard)
Amante
du boucher.
Les
Troglodytes
Hommes réfugiés
dans les sous-sols, refusant le cannibalisme engendré par "les temps
difficiles" et "la pénurie". Gros mangeurs de céréales (riz,
maïs, blé...), ils évitent de monter à la surface mais sont la crainte des
habitants...
M.
Tapioca (Ticky Holgado)
Habitant
de l'immeuble. Egoïste et intéressé.
Aurore
Interligator (Sylvie Laguna)
Femme de
Georges Interligator. Ne songe qu'à l'élaboration de ses suicides ratés,
poussée par 'des voix' qui s'avèreront être celles d'un frère Kube, jaloux
de l'amour éprouvé envers elle par l'autre frère.
Passent
leur temps à confectionner des boîtes à faire-"meuh!".
L'homme
aux grenouilles (Howard Vernon)
Habite
vraisemblablement
au-dessus des frères Kube, qui récupèrent dans des bassines les infiltrations
causées par une inondation permanente de son appartement.
L'humidité lui permet d'élever des escargots et des grenouilles avec qui il
s'enferme et se prépare des mets peu fameux.
SUJET :
En temps de pénurie,
un jeune homme emménage dans un immeuble, dont le propriétaire, un boucher, a
pour principal souci de vendre de la viande à ses clients...
Dans un vieil
immeuble, alors que les temps semblent être à la restriction, un boucher réussit
tout de même à procurer de la viande à ses clients. Ces derniers, qui
habitent le même immeuble que le commerçant, se doutent bien que la viande
qu'ils mangent ne provient peut-être pas d'animaux. En effet, il n'y a jamais
autant de choix à la boutique que lorsqu'un locataire vient de disparaître.
Toutefois, poussés par la nécessité de manger, les clients ne sont pas
regardants. Ils commencent même à s'impatienter de ne pas avoir eu de viande
depuis plusieurs jours. Heureusement, Louison, un artiste, embauché comme homme
à tout faire, vient d'emménager dans l'immeuble. Mais, Julie, la fille du
boucher, est tombée amoureuse de Louison...
AVIS :
Delicatessen est un film qui a marqué mon esprit du fait de son univers particulier qui n’est pas sans rappeler celui de Brazil, du très grand Terry Gilliam .On peut maintenant dire que ce film est devenu culte à partir du moment ou les autres réalisateurs ont commencé à piller les idées du film ; comme la scène du baiser entre Louison et Julie dans la salle de bain remplie d’eau. Et ces troglodytes sortis de nul part. Pour moi ce film m’a laissé aussi bien des image que des sonorités. Car la scène ou tout les objets se mettent en action est anthologique ( le lit qui grince; la fameuse boite à MEUH; Le concert entre la scie et le violoncelle… )
On
peut dire que le duo Caro -Jeunet a vraiment réussi un coup de maître pour un premier
essai il n'y a qu'à voir les récompenses :
Prix
Georges de Beauregard 1991 (révélation)
Prix
Européen du cinéma
Félix
du meilleur décor et des meilleurs costumes
César
1992 de la meilleure première oeuvre, du meilleur scénario original, du
meilleur montage, du meilleur décor
Grand
Prix de la jeunesse 1992 du meilleur film français de l’année
Grand
Prix de la Fondation Martini Rossi 1991
Gold
Prize au Festival de Tokyo 1991
Victoire
1991 de la meilleure musique de film
XXIVème
Festival du cinéma fantastique de Sitges : Prix de la presse, meilleur réalisateur,
meilleure interprétation, meilleure musique
Prix
du public au Festival de Florence